vendredi 22 mai, printemps des quartiers
Après un après-midi agité au printemps des quartiers, hier vendredi, fin d’après-midi que je me sens obligé de vous narrer ci-dessous, j’ai passé une nuit très calme assis bien calé contre le mur.
Malheureusement, j’avais faim et seul l’annuaire à dévorer. Pas très digeste.
Je vous disais donc qu’en ce vendredi j’ai pu me prélasser au pied de mon arbre (bon, d’accord… redites… un grand poète l’a dit avant moi, mais on ne répète que les bons mots..).
J’ai pu également apprendre à tenir un pinceau grâce à Cathy qui m’avait préparé palette et feuille. Pour une fois qu’on voulait bien que j’essaie.
J’ai côtoyé les huiles de la cité venues partager jeux et temps avec le quartier du Deffends.
J’ai pu admirer également le potager où la jardinière fait des miracles dans cette terre aride. Elle m’a expliqué qu’elle avait amendé – mis des amendes? – je ne n’ai pas tout saisi. Les tournesols sont déjà bien grands et droits.
Malheureusement mon séjour se finit à Saint Maximin. Il se termine dans une semaine donc je ne pourrai pas les voir fleuris ; j’imagine le tableau de Van Gogh mais là ce n’aurait été qu’un spécimen et non un champ mis à l’honneur.
J’ai regardé les jeux de cartes, de billard et je ne sais quoi. De quoi me remplir la poche de ma belle salopette bleue de nombreux souvenirs.
Il me restera des lieux non encore visités ou explorés. La basilique, n’y comptons pas, son parvis à la rigueur. Et le grand escalier de la mairie, j’aimerai bien et même plus, j’ai rêvé d’ouvrir la séance du conseil municipal. Mais là aucun espoir, un âne…
Mais j’espère dans ma dernière semaine avoir le temps d’aller au jardin de l’enclos, place Barboulin, sur le chantier de la future médiathèque.
Beaucoup de déplacements en vue.
Mais revenons à ma journée de vendredi que j’ai fini tout en haut, non pas tout à fait pas eu le courage de monter jusqu’à la croix. Il faut avouer que j’ai besoin d’un porteur et qu’ils ne sont pas légion les volontaires.
Pour s’asseoir sur moi, me sauter dessus, me tirer les oreilles, la queue, là personne ne manque.
J’ai vu la basilique, d’en haut, de déjà haut et ma nuit de sommeil a
été réparatrice et comme il me semblait avoir entendu parler d’un
atelier d’écriture, je m’en pourléchais les babine d’avance.
Dès que j’ai entendu la clé tourner dans la porte, je me suis redressé voulant me présenter sous mon meilleur jour.
Mais là patatras, la porte ouverte et j’entends, je prends en plein museau « qu’est ce que ce machin ? ».
J’ai failli en tomber à la renverse, je me suis retenu et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, je me suis retrouvé sur mon postérieur coincé contre un mur dans une arrière pièce pour que personne ne me voie.
J’ai entendu des pensées volées et plein de compassion dans la tête de celle qui voulait que cela soit ma fête. Heureusement que B n’était pas là ou malheureusement car il ne m’aurait pas laissé traiter comme cela.
Elle a ouvert la porte vers le jardin des enfants du quartier. Ouf de la lumière, j’apercevais un bout de ciel bleu.
Elle a tenté de parlementer et c’est fait traiter de rêveuse, d’idéaliste et je ne sais quels autres gros mots et toc... une ruade… car quand même depuis plus d’un mois, j’étais bichonné.
D’ailleurs j’ai été brocardé, moqué, n’est pas M mais toujours gentiment mais là, aucun espoir pour moi, j’étais relégué, évincé, mis au rebut.
Bon, elle a été chercher une chaise, rouge assorti à mon nez – on a sa fierté – et m’a installé confortablement derrière le bureau et j’attendais.
Il a fallu attendre presque vingt minutes que le maître de cérémonie arrive et m’ignore. Mais alors là m’ignore (je suis vexé car quand même j’aurai pu être associé à cet atelier ou au moins salué). Non I G N O R É.
M’en fous, elle par moment m’envoyait des messages. T’inquiète, il ne te mérite pas. T’inquiète, ils ont perdu leur âme d’enfant. T’inquiète…
Le maître conseillait, les écrivantes écrivaient. J’ai vu un chat passé, j’ai vu le ciel bleu, j’ai écouté mais pas de lecture aujourd’hui donc je ne saurai pas si mon nom est apparu sur une des feuilles….
Bon, après-midi tranquille mais quand même m’ignorer à ce point… j’en avais gros sur le cœur…
J’en ai vu d’autres…
Je suis reparti au village dormir à la Poissonnerie et là, sans en avoir l’air, je regarde le village vivre.
Parfois des enfants me voient et ont un mot gentil.
Vivement lundi soir, retour au Défends mais que vais-je encore entendre de la part des collégiens ?